Billets avec l'étiquette ‘DRM’

Captain Copyright and the Anticopy Bots

05-05-2007 par Horacio Gonzalez

Vous connaissez peut-être Woot!, un site web américain où ils proposent chaque jour un produit hi-tech différent à des prix cassés. Jamais plus d’un jour, jamais deux fois le même produit, une fois le stock écoulé, il n’y a plus. Le site fait un carton parmi les geeks, qui se pressent chaque jour d’aller voir l’offre de la journée.

Etant un site orienté vers les geeks qui aiment bien la technologie et la web 2.0, Woot! a un blog corporatif et une communauté d’utilisateurs. Et parmi les techniques pour créer et animer la communauté, ils proposent de temps en temps des concours.

Ces dernier jours, avec toute la polémique autour du 09 F9 11 02 9D 74 E3 5B D8 41 56 C5 63 56 88 C0, l’équipe de Woot! a eu une initiative intéressante pour se moquer des DRM et de la DCMA sans pour autant entrer dans la illégalité : convoquer un concours de création artistique Copyright Law & Order.

L’idée est simple : chaque participant envoi une pièce (dessin, collage, montage, photographie photoshopé ou non…) avec des concepts et des idées pour une éventuelle future force de police anti-piraterie. L’introduction de leur billet, à prendre bien sûr au deuxième degré, est simplement excellente :

As upstanding, law-abiding citizens, we’d all like to do our part to stop the evils of media piracy. And we’ve observed that secret codes and cease-and-desist letters seem like feeble weapons against this pernicious killer of profits. Only an elite, global paramilitary police unit will effectively end the traffic in illicit data. So, in the interest of aiding the RIAA, MPAA, AARP, NCAA, AAA, NAACP, and other organizations with at least two consecutive A’s in their acronyms, we’re calling on you to help. Your challenge:

Show us your ideas for a new anti-piracy police force.

La tentation était trop forte pour ne pas y participer, surtout car il y a quelques mois j’avais déjà mis en dessins plusieurs idées sur le thème. Alors j’ai recherché parmi mes fichiers, j’ai repris les dessins avec Inkscape, et voici le résultat : Captain Copyright and the Anticopy Bots, la force définitive anti-piraterie!

Captain Copyright and the Anticopy Bots

Il ne faut pas sous-estimer l’humour comme arme dans la lutte contre les pratiques arbitraires, répressives et archaïques de toutes ces “organisations avec deux ‘A’ consécutives dans leurs acronymes”, et nos équivalents européens. Alors, à vos crayons/claviers, citoyens! 😉

L’AACS promet de faire censurer plus de 900 000 sites

04-05-2007 par Horacio Gonzalez

L’affaire 09 F9 11 02 9D 74 E3 5B D8 41 56 C5 63 56 88 C0 continue à faire couler des rivières d’encre (ou de bits). Des blogueurs, des journaux, des télés et même notre le très médiatique Loïc Le Meur national (qui avoue avoir fini par apprendre que quand on met l’utilisateur au centre, il y reste) s’y collent…

09 F9 11 02 9D 74 E3 5B D8 41 56 C5 63 56 88 C0

Mais la réaction la plus stupéfiante est celle de l’AACS, l’organisation derrière les protections anti-copie des DVD-HD. Son président, Michael Ayers, a promis dans un entretien à la BBC que son organisation allait répertorier et combat les 700 000 sites (pas de chance, Mr Ayers, ils sont déjà plus de 900 000) qui ont publié la clé de cryptage, avec des moyens légaux et techniques.

Je vous laisse un extrait de l’entretien.

But a line is crossed when we start seeing keys being distributed and tools for circumvention. You step outside of the realm of protected free speech then.”

He said tracking down everyone who had published the keys was a “resource intensive exercise”. A search on Google shows almost 700,000 pages have published the key.

Mr Ayers said that while he could not reveal the specific steps the group would be taking, it would be using both “legal and technical” steps to prevent the circumvention of copy protection.

“We will take whatever action is appropriate,” he said. “We hope the public respects our position and complies with applicable laws.”

He added that the copy protection on the HD-DVDs was “absolutely not broken”

Trouvé via Boing Boing

Il semblerait que Mr. Ayers est vraiment lent à comprendre. Son attitude relève d’une naïveté et une archaïsme à toute épreuve (et aussi d’une bonne dose de mauvaise foi). Je me demande bien comme il va faire censurer 900 000 sites éparpillés dans les quatre coins d ela planête, et même s’il arrive, comme il fera avec le 2 millions d esites de demain, et les 4 millions de sites de la semaine prochaine…

On ne peux pas mettre des freins aux utilisateurs légitimes de contenus sous prétexte de lutter contre la piraterie. Mr. Ayers sait aussi bien que moi ou vous, que le jour même de la sortie de n’importe quel film, il sera déjà disponible dans le net, avec ou sans DRM, car les pirates, les vrais, ils n’ont rien à faire des DRM, ils obtiendront le film par un moyen ou un autre. Par contre, ces DRM vont pénaliser l’utilisateur lambda, qui va au magasin et dépense ses euros dans le film, en lui empêchant, par exemple, de le regarder dans son ordinateur ou de faire une copie de sauvegarde.

Finissons avec les DRM, rendons aux utilisateurs ses droits!

Mise à jour :Tristan Nitot publie une très intéressante suite à son billet d’hier.

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03-05-2007 par Horacio Gonzalez

Et oui, au cas où ce n’est pas assez clair, je répète :

L.i.B.

Si vous n’avez pas envie d’aller voir chez Standblog le pourquoi du comment de ce titre cryptique, je vous résume l’explication ici. Cette chaîne de caractères est un nombre hexadécimal, une des clés de chiffrage des DVD Haute Résolution. Pour pouvoir reproduire HD-DVD, tout lecteur doit posséder une des clés de chiffrage.

Logiquement, à peine quelques mois après la sortie des premiers lecteurs DVD HD, une des clés a été retrouvée et publiée sur internet. Et la puissante Advanced Access Content System Licencing Authority (AACS) a entrepris une croisade pour effacer ce nombre interdit de paysage du net. Car selon la fameuse loi DMCA américaine, la simple connaissance de ce nombre est déjà un délit.

Et oui, vous avez bien compris, la DMCA permet la censure d’un nombre. On n’a pas le droit de connaître ce nombre, pas le droit de l’écrire, pas le droit de le lire. La DMCA décrète que la connaissance et la diffusion de ce nombre hexadécimal sont interdites. Aux Etats Unis il serait illégal, par exemple, de porter un t -shirt avec le texte “I love 09F911 029D74 E35BD8 4156C5 635688 C0 !”… ou d’écrire ces chiffres sur un blog. Attendez, attendez, cela veut dire, par exemple, que la version décimale de ce nombre, 13 256 278 887 989 457 651 018 865 901 401 704 640, est aussi illégale. La DMCA donne aux majors de Hollywood la possibilité d’effacer légalement l’existence d’un nombre.

09 F9 11 02 9D 74 E3 5B D8 41 56 C5 63 56 88 C0

Logiquement encore, plus l’AACS faisait de la pression et fermait des sites, plus l’information se répandait dans le net. Des menaces ont été lancés, mais pour chaque site qui enlevait l’information, une dizaine de nouveaux la publiaient. L’un des plus grands portails de news, Digg, après avoir essayé d’enlever les news qui parlaient du nombre interdit, a été obligé de capituler et se joindre au mouvement de propagation du 09 F9 11 02 9D 74 E3 5B D8 41 56 C5 63 56 88 C0. A ce moment une recherche Google sur 09 F9 11 02 9D 74 E3 5B D8 41 56 C5 63 56 88 C0 donne plus de 331,000 résultats.

Cette histoire montre donc deux belles leçons :

  1. Les DRM, tels qu’ils sont conçus actuellement, sont aberrants et pervers, un système mis en place par et pour certaines entreprises en dépit complet du bon sens et avec un mépris total pour l’utilisateur final
  2. Mais en plus, ils sont complètement inefficaces dans l’heure du net et du partage de l’information. Plus ils ajoutent de la pression pour essayer de tout contrôler, plus cela les échappe entre les doigts

Détester les DRM n’a rien à voir avec respecter ou pas les droits d’auteur. Les DRM n’ont jamais empêché les pirates de copier les contenus, et ils ne le feront jamais. Par contre, ils empêchent les utilisateurs légitimes d’utiliser le contenu qu’ils ont acheté légalement. La perversion des DRM se voit clairement lorsque les HD-DVD ne marchent pas sur Linux car ils ne veulent pas donner de clé de chiffrage aux projets open source de lecture de DVD pour linux, ou lorsque la musique que tu achète sur un site web d’un des majors de la musique ne marche pas sur ton baladeur car il n’offre pas assez de garanties. Ou lorsqu’ils ont le cynisme de dire que si tu veux écouter la musique sur ton baladeur numérique et sur ta platine CD, il faut l’acheter deux fois, une fois en format numérique WRM protégé et une autree en format CD avec système anti-copie. Détester les DRM est donc une attitude normale pour un utilisateur respectueux des droits d’auteur.

J’espère qu’Enrique Dans a raison lorsqu’il dit souvent que 2007 sera l’an de la fin des DRM…

Mise à jour: J’ai trouvé parmi les sites que je lis d’habitude, plein de sites espagnols qui parlent de l’affaire :

mais très peu de sites français à part Standblog. C’est dommage…

Mise à jour 2 : Un autre excellent article en espagnol d’Enrique Dans dans Liberetad Digital qui résume très bien l’histoire, à lire si vous comprenez l’espagnol. Merci, papa! 😉

L’iPhone chinois

30-01-2007 par Horacio Gonzalez

Il n’y a pas longtemps je vous parlais de l’annonce de l’iPhone de Apple, d’abord avec enthousiasme et ensuite avec déception. La semaine dernière, je vous parlais d’un sujet complètement différente, l’avancement des chinois dans le domaine des ordinateurs, avec le premier ordinateur 100% conçu et développé en Chine.

L.i.B. iPhone

Aujourd’hui les deux sujets vont être mélangés, car en lisant ce billet de DespuesDeGoogle j’ai trouvé que les chinois sont en train de développer un clon de l’iPhone, le M8. Fabriqué par la compagnie Meizu, le M8 aura des spécifications que n’ont rien à envier au modèle d’Apple. Plus petit que l’iPhone, son écran de 3,3 puces aura une résolution de 720×480 (comparé aux 480×320 de l’iPhone). Il est construit sur un processeur ARM11, et il tournera sur un système d’exploitation Windows CE 6.0. Il aura un appareil photo de 3 mégapixels (face aux 2 mégapixels de l’iPhone) derrière et un deuxième appareil photo de 0.3 mégapixels devant (pratique pour les visioconférences). Pour le reste des détails il faudra attendre que le fabricant donne plus de précisions.

Je vous laisse une photo de la bête, trouvée sur VR-Zone :

iPhone vs M8

Ca a l’air sympa, le petit M8, non?

L’iPhone, une fausse bonne idée?

15-01-2007 par Horacio Gonzalez

La semaine dernière je vous parlais de mon enthousiasme face à l’annonce de l’iPhone, et je s’entendait sur la petite révolution que un téléphone comme celui-là pourrait créer dans le monde ultra-compétitif de la téléphonie mobile.

L.i.B. iPhone

Aujourd’hui, moins de une semaine après, mon enthousiasme initial a cédé la place à une déception assez importante. Là où je pensais presque à commencer à épargner pour m’offrir un iPhone pour Noël prochain, je me vois maintenant fuir de ce téléphone comme de la peste.

La raison? C’est très simple : la Gestion Numérique des Droits (plus connue sous son acronyme anglais, DRM). Au cas où vous ne voyez pas de quoi je parle, les DRM sont l’ensemble de mesures techniques de protection qui visent à contrôler l’utilisation qu’on peut faire des des ouvres numériques qu’on a acheté légalement. Ce sont les DRM qui se chargent, par exemple, de rendre impossible plein de tâches telles que :

  • La reproduction d’un DVD que on a acheté lors d’un voyage aux USA (Zone 1) dans notre lecteur DVD acheté en France (Zone 2);
  • La reproduction des chansons achetés dans l’iTunes Store dans ton lecteur MP3 Sony, ou la reproduction des ouvres achetés dans le magasin en linge de Sony dans ton lecteur iPod, ou de n’importe lequel d’entre eux dans un lecteur MP3 sans marque acheté en grande surface;
  • L’utilisation de l’avance rapide ou de l’accès au menu pour ne pas devoir avaler les deux minutes de messages anti-piratage chaque fois que tu essaies de regarder un DVD;
  • La copie de sécurité du DVD ou du jeu vidéo pour lequel tu as payé bien d’argent et à laquelle tu as droit dans le cadre de la loi.

Donc voilà, les DRM, faits par et pour les majors de l’industrie de la musique et le cinéma, les mêmes qu’on convaincu le monde de que ils ne vendent pas la musique ou les films, ils vendent des licences pour écouter ou voir la musique et les films, mais selon les conditions qu’ils veulent bien établir.

L.i.B. iPhone

Donc voilà, en revenant au iPhone, il semblerait que ce petit bijou technologique va être bien verrouillé par les DRM, au point qu’il va être impossible d’y installer des logiciels non fournis par Apple (un smartphone dans lequel on peut rien installer peut être encore appelé smartphone?), ou changer d’opérateur (dans les USA l’exclusivité appartient à Cingular, et l’iPhone ne pourra être utilisé que dans leur réseau).

Et en plus, les justifications de ces mesures sont vraiment pitoyables. Par exemple, Steve Jobs essaie de dire que la limitation à des logiciels Apple est due à que des logiciels malveillants dans le terminal portable pourraient faire tomber les réseaux des opérateurs. Oui, bien sûr, c’est pour ça que les milliers d’utilisateurs de smartphones sous Windows Mobile, où on peut tout installer, même des virus, font tomber les réseaux SFR, Orange et Bouygues quatre fois par jour…

Bon, j’arrête ici, car sinon je vais finir par m’énerver. Si vous avez du temps, aller voir cet article du New York Times où ils expliquent bien tous les problèmes des DRM pour les utilisateurs légaux, et comment ça risque d’affecter aux futures propriétaires de l’iPhone d’Apple…

Warner Bros et le Windows-centrisme…

27-06-2006 par Horacio Gonzalez

TechCrunch vient de donner la nouvelle, Warner Bros loue ses films sur Guba. Doucement, il semblerait que les grands du cinéma commencent à penser au type de client qui n’a pas envie de conduire jusqu’au video-club pour louer et retourner les DVD, et qui voudrait profiter de l’infrastructure qu’il possede à la maison pour recevoir le même contenu par internet d’une façon rapide et legale.

Jusqu’à ici tout parfait. Mais…

Suis-je le seul à regretter que ce soit complètement Windows-centric et bien chargé de DRM ?

Suis-je le seul à ne pas vouloir payer une licence Windows et l’installer dans mes ordinateurs ?

Suis-je le seul à reclamer le droit d’utiliser ce service avec des systèmes d’exploitation comme Linux, FreeBSD ou Mac OS X ?

Suis-je le seul à regretter une possibilité ratée de faire les choses bien faites ?

Suis-je le seul à detester le Windows-centrisme ?