API ouverte pour les concurrents ?

La polémique actuelle entre Flickr et Zooomr, décrite en détail dans ce billet de TechCrunch soulève une question que je pense qui va prendre de l’ampleur à fur et à mesure que les services Web 2.0 se développent et qu’une vrai concurrence s’y installe, celle de l’ouverture des API

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Les APIs (Application programming interfaces ou les Interfaces de programmation) définit la manière dont une application informatique peut communiquer avec une autre. Les APIs sont une des bases de la Web 2.0, car ils permettent l’itération des différentes applications. Les agrégateurs utilisent une API, les RSS pour recevoir information des flux. Les blogs utilisent l’API de trackback pour recevoir les informations d’autres blogs qui le citent. Firefox définit une API pour les extensions qui permet aux développeurs d’interagir avec lui. La liste est presque infinie…

Les API sont aussi utilisés par des sites web commerciaux comme Amazon et eBay. A mode d’exemple, il y a pas si longtemps que ça, Amazon a définit une API qui permet à d’autres applications d’utiliser ce moteur de recherche et même d’acheter chez Amazon sans passer directement pour le site web de Amazon. Ca permet à des gens de “vendre” des produits Amazon dans leur site web, et recevoir une commission sur la vente. Il suffit de voir, par exemple, cette application de démostration des gens de OpenLaszlo pour voir les merveilles qu’on peut faire en combinant des techniques Web 2.0 avec cette API Amazon…

Dans cette type d’opérations, tout le monde gagnait, Amazon recevait plus de ventes, et les affiliés recevaient de l’argent par des commissions. Mais le problème se pose lorsque l’API ne présente pas (ou elle n’est pas perçue comme) une avantage mais une désavantage pour l’application que l’offre. C’est le cas de Flickr et Zooomr. Les deux services sont assez semblables, stockage de photos et une communauté autour. Le grand, Flickr, se demande pourquoi il doit offrir au petit, Zooomr, une voit facile pour le “piquer ses clients”. Le petit demande une ouverture, car les photos n’appartient pas à Flickr mais aux utilisateurs de Flickr. la polémique est lancée.

La question au fond est de savoir s’il faut fermer et cadenasser son API pour se protéger de la concurrence, au prix de verrouiller ses utilisateurs et brider leur liberté. Flickr semble avoir choisi cette option pour le moment, mais dans l’aube du temps post-Gates (merci TechCrunch pour le terme), il me semble que ils vont finir par changer d’avis. Car essayer de couper les flux d’information est mauvais pour la concurrence mais mauvais aussi pour eux. La Web 2.0 est basé sur les échanges des flux d’information, et Flickr est devenu le leader grâce à ça, aux gens qui y mettent leurs photos là pour après les citer dans des blogs, les commenter dans les forums, envoyer le lien par mail…

Il me semble donc que Flickr aurait beaucoup plus à gagner s’ils faisaient un accord réciproque d’ouverture d’API, en ouvrant la sienne mais en demandant à Zooomr de faire le même. S’ils sont les meilleurs, les gens y continueront. S’ils le sont pas, ils ont encore l’avantage d’être les premières, la concurrence devrait les stimuler à profiter de cette avantage pour s’améliorer maintenant qu’ils sont encore en position de force. Mais ce n’est que mon avis, bien sûr…

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Un commentaire à “API ouverte pour les concurrents ?”

  1. jinfoo Says:

    La fermeture des API seait également néfaste à tous les applications web (non-concurrentes) complémentaires telle que Phixr qui permet de retoucher – importer – exporter les photos stockées chez Flickr. Il y a pas mal d’autres applications du même type qui y perdrait assurément.

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