"Où étais-tu le 11 septembre?"
C’est la question de la journée, au moins pour moi, car je l’ai déjà entendu plusieurs fois ce matin. “Où étais-tu le 11 septembre?”. Tout le monde se souviens de ce jour comme si c’était hier, comme la génération de mes parents se souvient du jour de la mort de Kennedy ou de l’arrivée de l’homme à la Lune.
Le 11 septembre… Ce jour là semble avoir été marqué à feu dans les mémoires de tout le monde, avec des images qui on ne pourra pas oublier. Je ne peux pas m’empêcher d’avoir les larmes aux yeux lorsque je revois les images. Des images que je connais par coeur, après les avoir vu passer en boucle des dizaines des fois, mais qui me touchent encore comme ce matin du 11 septembre 2001. Comme la photo que Tizel nous montre aujourd’hui, sans mots.
Moi j’étais dans mon bureau, dans l’ENST Bretagne, avec d’autres thésards comme moi. C’était une matinée comme n’importe quelle autre, et je surfais sur les forums de EN World lorsque quelqu’un poste qu’un avion venait de s’encrasser contre le World Trade Center. Les visages de stupeur et incrédulité de mes collègues de bureau lorsque je les communique la tragique nouvelle tournent vite à l’horreur lorsque la nouvelle se confirme. Pour le reste, il suffit de dire que ce jour là nos thèses n’ont pas beaucoup avancé.
Ma fille allait naître dans quelques mois, et je me souviens d’avoir eu peur et d’avoir pensé dans quel monde elle allait vivre. Il allait avoir une guerre ? Il allait se passer la même chose en France ? Le monde allait-il changer de façon irréversible? Tant des questions, tant d’images, tant d’horreur…
Je voulais finir en vous recommandant ce billet où une journaliste française qui habite à New York nous raconte ses souvenirs, émouvants et intenses, de ces jours à Manhattan. Une lecture à ne pas rater.
Tags: Terrorisme
11-09-2006 à 04:57
Moi, je travaillais avec un ami à la réalisation d’un rapport de TP. Nous sortions de chez lui quand une petite vieille paniquée – en train de faire son repassage – est sortie de chez elle. Elle nous a expliqué ce qui se passait et nous a invité à entrer chez elle regarder 5 minutes la télé (au passage, on aurait pu tabasser la petite vieille et lui prendre son argent, mais bon, on a pas trop eu la tête à ça). C’est pendant le trajet qui me ramenait chez moi que le second avion s’est écrasé.
Tizel
11-09-2006 à 08:24
Moi j’étais à Toulon, St-Mandrier plus exactement, pour y passer mon cours du brevet supérieur d’informaticienne. C’était le deuxième jour du cours, vers 15-16h00. Notre instructeur est arrivé dans la salle de classe nous prévenir. On a filé dès la fin du cours dans les salles de télé et là … je suis restée scotchée. Du mal à réaliser que ce n’était pas un film mais la réalité. Je ne sais plus si j’ai pleuré de voir toute cette horreur et cette détresse. Aujourd’hui oui je pleure.
Caro
11-09-2006 à 11:11
J’étais en stage de préparation de la rentrée scolaire des ateliers informatiques. Il y avait 2 groupes dans 2 différentes salles. C’est l’autre groupe dont le travail passait par internet qui nous a averti.
Il a fallu attendre la fin de la journée, le moment où un collègue me raccompagne en voiture et nous écoutons la radio.
Arrivé chez moi, je l’avoue, je me plante devant la télé (CNN, BBC surtout).
Merci pour ton billet trouvé par celui de Tizel et, avec lui, tu figureras dans celui que je suis entrain de préparer.
12-09-2006 à 01:53
(Attentats du 11 septembre 2001 et terrorisme divers : trois textes contre le discours officiel mensonger et le matraquage médiatique à sens unique.)
1 – LES LARMES DES NANTIS
On parle souvent "d’horreur", de "barbarie" quand on évoque les attentats terroristes du 11 septembre 2001 contre les tours géantes du Word Trade Center à New York…
Ce serait vite oublier les raisons qui ont amené ces attentats, en tous cas la situation économico-politique de l’Amérique du Nord.
Sans approuver pour autant ces attentats meurtriers et très spectaculaires contre le symbole obscène du pays le plus opulent, le plus gaspilleur et le plus égoïste du monde, je comprends parfaitement la colère des terroristes et la joie des pays qui ont applaudi ces "horreurs" comme les médias occidentaux se plaisent à qualifier ces événements, sans s’embarrasser de nuances. Horreurs ? Certes. Mais alors comment qualifier l’embargo sur l’Irak qui a duré 10 ans et qui a tué à petit feu, loin de nos caméras larmoyantes, des centaines de milliers de gens, enfants compris dont les survivants sont devenus rachitiques faute de soins médicaux et de rations alimentaires ? Ces innocents-là, bien plus nombreux que les innocents de New York, avaient le tort d’être irakiens, il est vrai. Pendant que les enfants de l’Amérique du nord devenaient obèses, les enfants de l’Irak rendaient l’âme jour après jour.
Quelle honte de commémorer avec des splendeurs martiales dispendieuses les victimes des attentats du 11 septembre 2001 et de passer en même temps sous un criminel silence les centaines de milliers d’Irakiens victimes de la barbarie américaine !
Sachant que les 300 millions d’américains qui représentent 4 pour 100 de la population mondiale consomment 25 pour cent des richesses de la planète, une journée pour faire tourner les États-Unis d’Amérique coûte des milliers de morts dans les pays pauvres. Une journée ordinaire aux États-Unis d’Amérique se paye à l’autre bout de la planète par des milliers de gens spoliés, écrasés, exploités, tués… Soit directement par fait de guerre (comme en Irak), soit indirectement par pillages, monopoles économiques et injustices interposés. Pour qu’un américain moyen puisse vivre selon les critères de décence et de confort en vigueur sous ses latitudes, il lui faut marcher sur la tête de 10 personnes habitant dans les pays pauvres.
La véritable barbarie n’est pas dans l’écroulement fracassant des tours de New York mais dans la face cachée, insidieuse des choses. La vraie barbarie est dans l’obésité de l’Amérique. C’est son excès de richesses (formant une authentique pornographie alimentaire), son arrogance martiale, sa suprématie mondiale qui ont provoqué l’écroulement des tours. C’est à cette ignoble vérité en priorité que devraient s’éveiller les consciences à l’évocation des attentats du 11 septembre 2001. Je ne me laisserai pas embrigader dans le grand cirque mondial consistant à commémorer 3000 victimes nanties, en ignorant éhontément les millions d’autres victimes déshéritées causées par les USA.
2 – TERRORISTE
J’ai vu le jour sous l’empire de Misère, dans les quartiers des damnés de Calcutta.
Certains disent de moi en riant, incrédules, que je suis une caricature, un cliché éculé, mais moi je sais bien que je suis un homme de chair et de lumière, fier et ravagé, plein de rêves et de douleur.
Elevé entre ciel et caniveau avec les herbes sauvages, la faim m’a poussé au crime. La geôle a fini d’endurcir mon coeur qui je crois était fait pour l’amour. Chien galeux parmi les loups, j’erre sur la terre des hommes, en quête de vengeance et de justice car les loups ont fait de moi un autre loup. Plus laid, plus libre, plus féroce, plus affamé.
Plus fort.
Ma force justement, je la puise dans le désespoir, n’attendant déjà plus rien alors que commence et s’achève ma vie.
Je souhaite la mort des riches, la victoire de l’arbitraire, la suprématie de l’altruisme universel et oeuvre de tout coeur pour le malheur de mes ennemis. Je porte en moi la haine la plus noire mais aussi un amour infini : la haine innée du pauvre pour le nanti, l’amour sans fin du déshérité pour son Dieu absent. Sans loi ni jours heureux, je conçois des guerres sans terme. Mais, n’étant qu’un gueux, je tue à mains nues, vole à pleines dents, pleure sans larmes.
A présent je meurs de mes crimes, meurs de votre indifférence, meurs de faim. Vous m’appelez TERRORISTE parce que vous avez peur, parce que vous êtes riches, parce que vous êtes du bon côté de la barrière.
Avec votre belle conscience de repus.
Vous m’appelez TERRORISTE et moi je vous appelle COUPABLES.
3 – TERRORISME ETATIQUE
Certes les chefs d’états des pays les plus riches du monde qui s’étaient réunis au G8 de Londres arboraient des mines affligées tout-à-fait de circonstance devant les événements sanglants de la capitale britannique. J’ai attentivement écouté les brèves interventions officielles de Bush et de Poutine qui condamnent à raison le terrorisme.
Tous deux pourtant pratiquent le terrorisme d’état, professionnel, légalisé et qui plus est, à l’échelle industrielle, terrorisme pudiquement appelé "gestion de crise" ou bien "opération de maintien de l’ordre" . Le premier, en Irak. L’autre, en Tchétchénie. Tous deux assassinant, massacrant sans état d’âme un peuple, en tout cas s’attaquant à des populations civiles sans défense. Viols, destructions, enlèvements, tortures et assassinats en Tchétchénie. Meurtres de civils (femmes et enfants) en Irak, là encore pudiquement appelés "dégâts collatéraux". Sans compter que pour défendre sa cause pétrolière Bush n’hésite pas à exposer une catégorie de son propre peuple à la mort en envoyant des jeunes soldats yankees au casse-pipe.
(Poutine quant à lui, entre autres crimes à son actif, laisse mourir les jeunes hôtes d’un sous-marin accidenté -le Koursk-, en refusant l’aide des pays voisins pour une question de pure fierté nationale, affaire révélatrice de l’état d’esprit des têtes couronnées de ce monde qui condamnent le terrorisme islamique mais qui jouent aux échecs avec la vie de leurs hommes).
Trente sept mort dans le métro londonien, le bilan est terrible. Mais combien plus terrible est le résultat du terrorisme étatique, lorsqu’on compte plus de mille morts, rien que dans les rangs de l’armée US…. Combien de milliers d’autres morts anonymes en Irak et en Tchétchénie à mettre sur le dos de ces deux dirigeant évoqués, si prompts à s’émouvoir devant les victimes "civilisées" du métro londonien ?
Les deux plus grands terroristes du monde que sont Bush et Poutine ont la chance d’avoir pour eux la loi, le pouvoir, ils peuvent en toute impunité perpétrer leurs méfaits à l’encontre des populations civiles, confortablement assis sur leur trône.
Tous les terroristes sont à condamner, aussi bien ceux qui oeuvrent "au noir" dans le métro que ceux qui sont déclarés. Aussi bien ceux qui le pratiquent illégalement que ceux qui le font de manière professionnelle et dûment encadrée par la loi.
Textes de Raphaël Zacharie de Izarra
2, Escalier de la Grande Poterne
72000 LE MANS
Tél : 02 43 80 42 98
FREEBOX : 08 70 35 86 22
raphael.de-izarra@wanadoo.fr
12-09-2006 à 03:20
Le terrorisme n’a pas de justification
Raphaël Zacharie de Izarra a laissé un commentaire “contre le discours officiel mensonger et le matraquage médiatique à sens unique” sur mon billet d’hier “Où étais-tu le 11 septembre?”. Si bien il y a des choses sur lesquels je suis d’accord dans
12-09-2006 à 03:25
Rapaël, je viens de te répondre rapidement dans un billet (voir le trackback).
23-02-2009 à 14:29
[…] Le 11-S est un exemple semblable pour les générations trop jeune pour avoir vécu l’arrivée de l’homme à la Lune ou la mort de Kennedy, tout le monde saurait répondre à la désormais typique question d’où étais-tu le 11 septembre?. […]