DRM, piratage et délation
Suite à mes billets sur la clé de cryptage des DVD-HR, j’ai reçu plusieurs commentaires offline, qui me font penser que c’est une bonne idée de préciser encore une fois ma position face aux DRM et au piratage.
Je ne fais pas l’apologie du piratage, loin de ça. Ma position contre les DRM est celle d’un client qui achète des contenus légalement multimédia. Les DRM m’empêchent, par exemple, de pouvoir regarder des DVD-HR sur mon ordinateur (car je suis un utilisateur de Linux), de pouvoir écouter dans mon autoradio CD MP3 des chansons achetés en ligne ou de faire des copies de sauvegarde des CDs de musique de ma fille avant qu’ils finissent avec plein de rayures et des empreintes de doigts en Nutella. SI je paie pour une chanson, je veut pouvoir l’écouter comme et où je veux, je refuse de devoir acheter la même chanson deux fois, une pour ma chaîne hi-fi qui ne lis que les CDs audio et une autre pour mon baladeur MP3, qui ne lis des CDs.
Les DRM ne gênent pas les vrais pirates, ceux qui piratent pour l’argent, car ils ont assez de moyens pour contourner les mesures anti-copies soit de façon technique soit en se procurant des copies non protégées. Etre contre les DRM ne veut pas dire être pour le piratage. Plutôt au contraire. Si je pouvais acheter légalement en ligne les chansons que je veux, et les copier pour les écouter là où je veux, j’acheterai beaucoup plus de musique que je ne fais aujourd’hui. Et je sais que je ne suis pas le seul. Être contre les DRM veut dire être pour la liberté des acheteurs légitimes à profiter pleinement de leur achat.
Dans le même ordre de choses, je déteste devoir supporter des minutes de publicité anti-piratage avant de pouvoir regarder un DVD. Même si c’est la dixième fois que je regarde le DVD, on doit supporter le foutu message, car les DRM forcent que le lecteur DVD ne répond pas aux requêtes de la télécommande pendant que le message insulte à l’acheteur légal du DVD.
Mais le comble de ces messages c’était l’autre jour au cinéma, c’était carrément trop. Un message avant le film faisait un appel à la délation, un appel à signaler s’il y avait des gens qui faisait des photos ou des prises de vue. Me faire traiter de pirate, ou me faire inviter à collaborer lorsque j’ai payé plus de 8 euros pour ma place, j’ai trouvé ça estomaquant. Pas vous?
Tags: DRM
05-06-2007 à 01:45
Alors là, je suis totalement d’accord avec toi.
Je vais moins au cinéma car c’est trop cher. J’achète de moins en moins de musique depuis que je me suis retrouvé avec des CD qui ne passaient pas sur mon autoradio. J’achète peu de film…
Merci les DRM, grace à vous, je réfléchit plus avant de procéder à un achat. J’ai perdu l’euphorie d’acheter des produits multimédia… Cela fait beaucoup de bien à mon portefeuille.
Tizel
06-06-2007 à 12:47
bravo pour cet article, clair et précis. J’aurais pas fait mieux. 😉
ps: un piège ton captcha?
07-06-2007 à 02:49
Je partage totalement ton avis et me pose la question suivante :
Depuis que les DRM existent "à grande échelle" (cad 5 an environ ?), est-ce qu’il y a moins d’artistes piratés, est-ce qu’il y a moins de films en diffusion sur les réseaux pirates ?
J’ai, comme toi, fait l’amère expérience de ne pas pouvoir lire un CD sur mon PC sous Linux car il contenait des DRM et aujourd’hui, je vérifie, avec attention, que les CD que j’achète n’ait pas le logo synonyme d’emmerdement avec mon PC.
Autre question : est-ce qu’il y a une différence de diffusion sur les réseau pirate entre un artiste qui fait des CD DRM-iser et un autre sans DRM ?
Bref, quelle est la réelle efficacité, en terme de piratage, de ces DRM ?
A+ / KledUtS – fidèle lecteur