Grève des écoles, la suite
Partons de la base que je suis espagnol, et même après quelques années ici, je n’ai pas le même background que vous, peut-être ça explique mon étonnement face à certains particularités culturelles françaises dont la grève fait partie 😉
Moi je comprends bien les raisons de la grève, et je sais bien aussi que le métier d’enseignant n’est pas facile et moins encore dans les conditions actuelles.
Je sais que, sur le temps de travail, c’est cynique et injuste de dire que les enseignants ne travaillent pas assez d’heures. J’ai passé une année comme ATER1 à la fac, je sais bien que lorsqu’on a une heure de cours à donner on doit passer au moins une heure à la maison en préparant ce cour, sans compter les corrections d’exercices et autres…
Je connais les problèmes de moyens, je connais les postes qui disparaissent, je sais qu’il y a des vraies raisons pour le malaise des enseignants. Et je sais bien que s’ils se plaignent c’est aussi le bien-être de nos enfants, pour réclamer des meilleures conditions pour leur éducation.
Mais, et ce n’est que mon avis, en faisant une grève comme celle de jeudi dernière, et fermant les écoles, ils n’ont pas mis la pression sur le gouvernement, ils l’ont mis sur les parents. Moi, par exemple, j’ai été obligé à prendre une journée de congé pour garder ma fille, donc je ne peux pas m’empêcher de sentir qu’on m’a pris en otage.
Deux choses m’ont surtout choqué odans cette grève : le manque d’information et la date choisi.
Le manque d’information. Dans l’école de ma fille, toute l’information que j’ai eu est un petit A5 disant que le jeudi 8 l’école est fermé pour cause de grève. Pas un tracte, pas un papier informatif, pas une instit qui m’explique pourquoi elle fait grève. Autant dire que si la grève cherchait à que qui que ce soit prend conscience d’un problème, c’est raté dans l’école de ma fille… Et comme les média n’ont pas trop parlé de la racine du problème, c’est pas gagné à niveau grand public non plus.
Et la data… purée! Un jour avant les vacances… Ca semble du foutage de gueule, non? (je n’ai pas dire que c’est du foutage de gueule, mais que cela peut le sembler) A mon avis c’est une date sacrement mal choisie…
J’ai des bons amis qui sont enseignants, j’étais donc plus ou moins au courant des raisons, du pourquoi et le comment. Ce qui me gène, c’est le manque d’information par les canaux officielles (i.e. l’école de ma fille, qui se limite à me dire qu’ils seront fermés). Et en faisant un petit enquête dans mon entourage, l’école de ma fille est loin d’être une exception…
A mon avis, si les enseignants font une grève c’est aussi pour que le public soit conscient du problème. Sinon, ça sert à rien (sauf à faire de la pression en prenant les parents comme otages).
Que les média n’expliquent pas les raisons, c’est déjà mal. Que les enseignants eux mêmes ne les expliquent pas, là c’est grave.
Voilà quoi…
P.S. : Bien sûr, ce n’est que mon avis, et j’encourage vivement toute discussion sur le sujet dans les commentaires.
1 : ATER : Attaché temporaire d’enseignement et de recherche. La dernière année de mon doctorat j’ai donc donné des cours et participé à la recherche, dans l’IUP Informatique du Mans.
15-05-2008 à 13:25
[…] RTT forcé par cause de grève dans l’école de ma fille. Mais, à différence d’autres fois, aujourd’hui je ne me sens otage des grévistes, mais plutôt solidaire avec […]