Grève des écoles, encore une fois

Si vous suivez mon blog, vous savez que, en tant que papa seul, l’école et son organisation est un sujet qui me tient à cœur, et sur lequel j’ai tendance à avoir des opinions assez tranchées.

Aujourd’hui je suis à la maison, en RTT forcé par cause de grève dans l’école de ma fille. Mais, à différence d’autres fois, aujourd’hui je ne me sens otage des grévistes, mais plutôt solidaire avec eux.

LiB et l'école

Quelle est la différence cette fois ? Il y en a plusieurs :

La première, c’est la forme, cette fois dans le cahier de liaison de ma fille il y avait une feuille A4 qui expliquait pourquoi les enseignants allaient faire grève aujourd’hui, et en plus pas façon tracte syndicale, mais avec des faits concrets. Cela change des fois précédentes, où une petite feuille A5 signalait que l’école serait fermé par cause de grève. Comme quoi, les formes sont importantes…

La deuxième, c’est le fond. Ou plus concrètement, le coup de ciseaux qui l’administration à décrété au nom du rigueur budgétaire, dont la mesure phare est cette réduction de 11 000 postes récemment annoncée. Je comprend toute à fait que les circonstances démographiques puissent conseiller à court terme de dégraisser le mammouth (quoi que c’est discutable1) mais en pratique ça se fait un peu n’importe comment.

Je vais me faire accuser encore une fois de faire un généralité à partir de mon expérience particulière, mais cela est un des bons côtés d’un blog, pouvoir donner son avis personnel selon son expérience particulière. L’école de ma fille est une typique école de quartier à Brest. En tout, un peu plus 200 élèves, de la petite section de maternelle au CM2. Le nombre d’élèves reste plus ou moins constant ou en lègère augmentation depuis quelques années. Bien, l’année prochaine, si tout se passe comme prévu, cette école risque de perdre quatre postes : un poste de aide éducatrice qui est carrément supprimé, et trois postes dont le contrat finit le 6 juillet et qui à priori ne seront plus reconduits, une ASEH (assistante scolaire d’enfant handicapé) et deux EVS (emploi de vie scolaire), l’un en maternelle, l’autre en élémentaire. Ca fait quand même beaucoup pour une école.

Malgré tous ses défauts, l’école publique française reste l’un des meilleures d’Europe, et cella est beaucoup. Les mesures budgétaires de l’administration Sarkozy, avec ses coupures sauvages, ne s’attaquent pas aux problèmes de l’école, elles se limitent décréter des fermetures et des suppressions de postes avec l’espoir de faire quelques économies. Et ce sont nous enfants qui feront les frais. C’est pourquoi cette fois, et sans que cela fasse un précédent, je soutiens cette grève des enseignants.

1 : J’ai du mal à voir une vraie logique à long terme dans les propos qui disent qui à cause des conditions démographiques qui font que dans les cinq prochains années il y aura moins d’élèves au collège il faut réduire les effectifs, lorsqu’on sait bien que la tendance démographique s’est inversé depuis 2000, et que dans moins des dix ans on sera dans une situation où il y aura plus d’élèves au collège chaque année…

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Un commentaire à “Grève des écoles, encore une fois”

  1. littlecelt Says:

    Ma femme est professeur des écoles et elle était en grêve, elle ne fait pas souvent grève (voire jamais) mais là comme tu l’as exposé il y avait des bonnes raisons. Brader l’école qui l’un des fondements de notre nation c’est foutre en l’air l’avenir de nos enfants et de la France!

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