Lectures : Jennifer Government

Lectures et notes de L.i.B.

Vous vous souvenez peut-être de mon résolution de début d’année de réduire ma pile de livres en attente de lecture et de profiter pour poster un billet pour raconter mes impressions sur chaque bouquin.

La première partie de la résolution s’est bien déroulé par l’instant, dans ce mois et demi j’ai lu quatre bouquins (mais étant donné que j’ai acheté deux de plus, la pile ne descend pas autant que ça…). Par contre, pour la deuxième partie le bilan est moins brillant, je n’ai plus posté de commentaires sur mes lectures.

Je vais donc essayer de m’y remettre, et je vais commencer par le livre que j’ai lu juste après Flic, Jennifer Government, de Max Barry.

Juger un livre par sa couverture

Je suis pas fier de le dire, mais la première chose qui m’est attiré du bouquin est la couverture. J’étais sur un forum de jeux de rôles, et quelqu’un a mentionné le site web créé par l’auteur, NationStates, un jeu en ligne gratuit de simulation de nations dans un future dystopique. Et là, je vois la couverture du bouquin, et j’ai eu tout de suite envie de savoir plus.

Ce regard vert intense, et ce mystérieux code de barres tatué sous l’oeil, le tout sur ce fond blanc minimaliste. J’étais déjà à moitié conquis. J’ai donc continué à naviguer, je suis allé sur le site du livre. Là, le texte de présentation donnait déjà une bonne idée du livre :

Welcome to paradise! The world is run by American corporations (except for a few deluded holdouts like the French); taxes are illegal; employees take the last names of the companies they work for; the Police and the NRA are publicly-traded security firms; and the U.S. government only investigates crimes it can bill for.

Hack Nike is a Merchandising Officer who discovers an all-new way to sell sneakers. Buy Mitsui is a stockbroker with a death-wish. Billy NRA is finding out that life in a private army isn’t all snappy uniforms and code names. And Jennifer Government, a legendary agent with a barcode tattoo, is the consumer watchdog from hell.

Parmi les bonus du site, il y a le premier chapitre du livre. J’adore lorsque les auteurs diffusent gratuitement des chapitres de l’ouvrage, car ça me permet de me faire une idée assez clair du style d’écriture et avoir une idée si le bouquin me plairait ou pas. Dans ce cas, pari réussi, j’ai bien accroché au texte, et à la fin du chapitre j’avais envie de continuer. Vu que le bouquin n’était pas trop cher et je me suis laissé tenter, et quelques jours après, le colis arrivait chez moi et j’ai pu commencer ma lecture.

L’histoire

L’histoire se passe dans un futur dystopique, dans lequel les Etats Unis s’ont annexioné la plupart des pays industrialisés (l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, le Sud-Est Asiatique, l’Océanie, le Royaume-Uni…) et ils ont adopté un libéralisme extrême, ou le seuls mots d’ordre sont le consumérisme et le bénéfice.

Dans ce nouveau ordre, les impôts sont annulés et l’état est privatisé, devant se plier aux conditions du marché comme n’importe quelle entreprise. Les différents fonctions assurées par le gouvernement dans notre monde sont faites par des corporations privées, mais seulement si elles sont économiquement rentables.

Les citoyens de ce nouveau ordre prennent le nom des corporations pour lesquels ils travaillent (John Nike, Michael Coca-Cola, James McDonalds), et tout la vie est axé autour des corporations et leurs produits.

La trame du bouquin tourne autour d’un plan de marketing agressive d’un cadre de Nike, John Nike, qui propose de tuer les premiers acheteurs d’un nouveau modèle de chaussure de sport ultra-chères, afin de que ce modèle devient une légende urbaine et que leur demande explose. Afin d’exécuter ses plans, il persuade à un employé de bas niveau, Hack Nike, de s’occuper de l’affaire, en lui miroitant une promotion. Mais Hack, incapable de tuer qui que ce soit, sous-traite le travail à la Police (qui a été aussi privatisée), qui sous-traite à nouveau avec la NRA.

Parmi le peu des fonctions officielles conservées par le gouvernement il y a la prévention des crimes. Je dis bien la prévention, car leur maigre budget ne les permet pas de s’occuper de l’investigation et résolution des crimes sauf si les victimes ou leurs familles paient les investigations.

Le gouvernement a eu des échos des échos de John Nike, et ses agents essayent d’empêcher les assassins de faire leur sale boulot. Une des agent du gouvernement, Jennifer Government, est incapable d’empêcher qu’une jeune fille soit abattue à la sortie d’un magasin Nike, et elle est blessée.

Lorsqu’elle se récupère de ses blessures, elle est prête à tout pour démasquer les instigateurs du complo. Car pour Jennifer, la mystérieuse agent du gouvernement au code de barres tatoué sous l’oeil, c’est une affaire personnelle.

Mes impressions

Le bouquin en soit est un livre de poche, 336 pages, quelques 10€ chez Amazon. J’ai commencé à lire le soir même, d’abord en relisant le premier chapitre et ensuite en enchaînant chapitre après chapitre. Le livre se lit très facilement, la narration passe très bien et ça donne envie de continuer. Le soir où je l’ai reçu je suis resté assez tard à lire, et le lendemain pareil. Deux jours après, le bouquin était fini.

Le livres est une satire féroce du libéralisme sauvage, de la globalisation et de la perte d’identité de l’individu face aux corporations. Cette satire est bien enveloppée dans une histoire bien écrite, avec des personnages attachants et un rythme à couper le souffle.

A différence d’autres bouquins sur des futurs dystopiques (du 1984 d’Orwel aux livres de genre cyberpunk), Jennifer Government se passe dans un futur qui ne se veux pas lointain. La technologie est plus ou moins l’actuelle, la façon de voir les choses des gens aussi. C’est presque comme une évolution possible à moyen terme de la situation actuelle et cela permet de bien s’immerger dans le monde que Max Barry nous présente.

En résumé, un livre très agréable à lire et qui, avec son côté satirique, donne beaucoup à réfléchir.

Référence du livre

Max Barry : Jennifer Government.
Éditions Vintage Contemporaries.
ISBN : 978-1400030927.
336 pages. Prix public : 9,94 €.
Chez Amazon

Note linguistique

Le livre est sorti en français, Jennifer Gouvernement, chez Calmann-Lévy. Moi je n’ai lu que l’édition anglaise, je ne peux donc rien dire sur la version française que ce soit au niveau de la traduction ou de la fidélité à l’original.

Max Barry : Jennifer Gouvernement.
Éditions Calmann-Lévy.
ISBN : 978-2702134962.
364 pages. Prix public : 19,50 €.
Chez Amazon

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