L’année dernière une partie importante de mon activité professionnelle était centré sur la téléphonie numérique, et plus concrètement ce qu’on appèlle la Voix sur IP or Voice over IP (VoIP). Parmi les différents projets dans lesquels j’ai collaboré à cette époque, il y avait un qui visait à permettre aux consulteurs en déplacement chez un client de se connecter au système d’information de l’entreprise mère. Le grand obstacle était, bien sûr, le firewall chez le client.

Pour la plupart d’applications (comme e-mail ou l’accès à l’environnement de travail partagé) on a réussi a trouver et ou bricoler les bons outils libres qui permettaient de le faire. Mais pour celui qui nous intéressé le plus, la VoIP, on n’a jamais été capables de trouver le bon outil open source qui permettrait de passer les firewalls usuels, ceux qui permettent seulement le trafic de navigation web (connexions TCP sortants vers les ports 80 ou 443). L’exploit était possible, car Skype le faisait (au grand drame de certains administrateurs réseau assez zélés), mais essayer de le répliquer dans le temps et budgets alloués était trop compliqué. A la fin, la préconisation a été d’utiliser Skype, en faisant une entorse à nos règles de n’utiliser qui des logiciels libres.

Tout ça pour raconter que je trouve que Skype est un logiciel fascinant, innovant et puissant, une preuve de ce qu’on peut faire avec une bonne idée et une bonne équipe de développeurs.

C’est pour cela que j’ai adoré cet article de Heise Security sur la façon comme Skype réussit à percer les trous dans les firewalls. En plus, l’article est bien écrit, avec un grand sens didactique, et il arrive à rendre compréhensible au non-spécialiste un topique qui est assez technique.

Si vous avez été confrontés à la VoIP, l’article est un vrai must. Pour le reste, si vous avez la curiosité pour savoir comment Skype arrive à marcher presque partout, l’article vous donnera la réponse sans trop vos inonder avec des termes techniques ou de l’argot pro.

Om Malik vient de publier un billet qui a fait ma journée un peu plus agréable : Le créateur d’Asterisk obtient reçoit 13,8 millions de dollars en investissement.

Digium est la société derrière l’un des meilleurs logiciels libres que j’ai jamais trouvé : le PABX Asterisk. Asterisk est un PABX libre, multiplateforme, publié sous licence GPL. Asterisk réalise toutes les tâches classiques d’un auto-commutateur analogique (le routage d’appels, la messagerie vocale, la conférence, les serveurs vocaux…) et il peut gérer aussi bien des lignes analogiques que des liaisons numériques (avec les protocoles H323 et SIP, ainsi qu’un protocole spécifique nommé IAX).

Dans mon précédant emploi, j’ai travaillé souvent sur la Voix sur IP, et étant dans une société qui cherchait une utilisation maximale du Logiciel Libre, Asterisk a été l’un de mes outils de travail primaires. A mode d’exemple, j’ai remplacé le vieux auto-commutateur analogique d’une PME par un serveur Linux avec Asterisk, et ensuite j’ai fait basculer toute l’infrastructure téléphonique de l’entreprise à Voix sur IP. En utilisant des téléphones software et des terminaux SIP/IAX à faible coût (moins de 100€ la pièce), tout le réseau téléphonique interne de l’entreprise est passé au numérique, avec plein de fonctionnalités (la plupart standard en Asterisk, d’autres développés sur mesure) qu’ils n’avaient pas avec leur auto-commutateur analogique. La connexion à l’extérieur se faisait par en numérique un tronc IAX vers un fournisseur de VoIP (principalement pour les appels sortantes), et par RTC vers l’opérateur historique de téléphonie analogique (pour les appels entrantes).

J’avais déjà travaillé avec Asterisk avant, mais cette dernière expérience m’a permit d’apprécier encore plus la puissance et la flexibilité de ce superbe outil libre, et aussi les avantages énormes en termes de support et de documentation liées à avoir une communauté active derrière.

J’espère que l’analyse de Om Malik est correcte et que cette injéction de capital va permettre à Digium de se placer à un niveau proche de Red Hat, JBoss et MySQL, car Asterisk est, dans son domaine, aussi utile, évolué et performant que Red Hat, JBoss et MySQL dans les siens.