Billets avec l'étiquette ‘Licences Libres’

Arrêt Sur Images et les droits d’auteur

10-04-2010 par Horacio Gonzalez
WTF ?

Les journalistes se plaignent souvent de comment les internautes en général, et les blogueurs en particulier, ne respectent pas les droits d’auteur. Ils se disent pillés par les internautes, par Google, par tout le monde. Des fois ils ont raison, mais souvent c’est juste l’inverse qui se passe…

Je tenais à Arrêt Sur Images (ASI) pour l’un des rares média qui avaient compris internet, qui ont une certaine connaissance du net, un certain savoir faire. Maintenant j’ai des doutes.

Car dans un des articles du 6 avril 2010, dans la version abonnés, on trouve ça :

Et ce photo-là, je la reconnais bien, c’est la photo de la machine à café de mon travail ! La photo a été prise par mon collègue Fred le premier avril 2008, juste après que j’ai trafique un peu la machine pour faire un poisson d’avril.

C’est aussi Fred qui a trouvé la photo sur ASI

Voici la photo telle que je l’avais posté ce premier avril 2008 :

La machine à café

Je parie qu’ils ont trouvé la photo sur Google Images et que sans trop se poser des questions, l’ont pris pour l’article.

Pourtant la photo, comme toutes celles que je mets sur le blog, est sous licence Creative Commons. Légalement, ils ont le droit de l’utiliser, la seule chose que la licence leur demande, c’est de citer la source !

C’est trop demander pour un média internet qui se dit sérieux de citer les sources des images qu’il utilise ?

Mise à jour

De la même façon que j’ai été rapide ce matin pour me plaindre, je me dois aussi d’être rapide pour raconter la suite.

Arrêt Sur Images a agit avec rapidité et efficacité, ce soir ils m’ont répondu par Twitter :

@LostInBrittany Désolé, vous avez raison. La source a été rajoutée sous la photo, dans les deux articles.

La seule chose que j’ai à redire c’est la façon comme ils indiquent la source :

Photo : ©Horacio/lostin brittany!

C’est lostin brittany mais LostInBrittany, mais cela n’est que du détail. Par contre, ce n’est pas © mais CC, et cela est plus important dans la forme…

Mais bon, l’important c’est qu’ils ont réagi assez rapidement, et qu’ils ont montré qu’ils sont à l’écoute et qu’ils sont des professionnels capables de rectifier. Chapeau !

XKCD, the dead tree edition

23-04-2009 par Horacio Gonzalez

Je viens d’apprendre que l’un de mes webcomics favoris, XKCD va avoir une édition papier cet été. C’est l’auteur de XKCD1, Randall Munroe, qui a confirmé la nouvelle dans un entretien pour le New York Times.

Suivant jusqu’au bout la logique du webcomic, le bouquin en question ne sera pas édité par une grande maison d’édition ni distribué par les canaux de distribution littéraire classiques, il sera édité et vendu par breadpig, un magasin en ligne pour des objets geek d’Alexis Ohanian, l’un des créateurs de reddit. Et, bien sur, il sera sous licence Creative Commons.

Ces derniers jours j’ai regardé pas mal de films de zombies, donc les trois Resident Evil et l’excellente série Dead Set. J’imagine que c’est à cause de ça que lorsque j’ai lu que XKCD allait avoir une Dead tree edition 2 j’ai pensé à des arbres zombies (dead trees) qui s’attaquaient aux personnages de XKCD.

L’idée m’a fait bien rigoler et je n’ai pas pu résister la tentation de faire un petit fan-art :

XKCD, the dead tree editionXKCD, the dead tree edition2, by LostInBrittany

Vous pouvez cliquer dans l’image si vous voulez le voir dans une meilleure résolution.

1 XKCD, “une webcomic de romance, de sarcasme, de mathématiques et de langage” (selon sa propre définition) est l’un des webcomics les plus populaires du net. Les thèmes varient beaucoup, de l’amour à la politique, en passant par la plupart des sciences exactes (maths, physique, chimie…) et l’informatique, et il est truffé de références geek. Si vous ne la connaissez pas, n’hésitez pas à aller voir, vous y deviendrez accros….

2 Dead tree edition est une façon peu flatteuse de se dénommer la version en papier d’un livre ou d’un article. Le terme vient, bien sûr, d’abattage d’arbres nécessaire pour la production du papier.

Et les Monty Python avaient raison

25-01-2009 par Horacio Gonzalez
LostInBrittany

Il y a deux mois, je vous parlais de comment les Monty Python ont ouvert un canal YouTube dédié à la diffusion d’extraits de leurs œuvres.

En ouvrant leur canal YouTube, les Monty Python ont fait un pari : offrir les vidéos gratuitement et proposer en même temps l’achat des support physique, en sachant qu’une petite partie des gens qui visionneront les vidéos voudra ensuite acheter les DVDs. Et même si ce n’est qu’un petit pourcentage, avec des millions de visiteurs ça pourrait vite devenir rentable.

Et bien, moins de deux mois après, le premier bilan les donne raison. Les ventes des DVDs des Monty Python ont monté à la deuxième position dans les listes de vente Amazon, et ses ventes se sont incrémentées de 23 000 percent.

Oui, vous avez bien lu, ils vendent 230 fois plus de DVDs depuis qu’ils ont ouvert leur canal YouTube. Comme quoi leur pari est bien réussi, les vidéos mis gratuitement a disposition des internautes en haute qualité et bonne résolution n’ont pas faire chuter les ventes de leurs DVD mais au contraire, les ventes des DVDs des Monty Python ont dépassée tous leurs records historiques.

Et si comme Chris Anderson dit, le gratuit était le futur du business ? En tout cas, exemples comme celui des Monty Python ou Nine Inch Nails semblent le suggérer…

L’album en MP3 le plus vendu de l’année est sous licence Creative Commons

08-01-2009 par Horacio Gonzalez
LostInBrittany

Ah l’ironie…

Selon la liste de ventes publiée par Amazon, l’album en MP3 le plus vendu de l’année est sous licence Creative Commons, c’est le Ghost I-IV de los Nine Inch Nails (NIN).

Et oui, vous avez bien compris. Les fans de NIN auraient pu aller sur n’importe quel réseau de partage de fichiers et télécharger LÉGALEMENT l’album, puisque il est sur licence CC BY-NC-SA. Beaucoup l’ont fait, à coup sûr, beaucoup plus le feront encore en encore. Mais malgré ça, beaucoup de fans ont acheté l’album (qui pendant sa première semaine a généré plus de 1,6 millions de dollars).

Pourquoi les fans préféreraient payer que télécharger l’album, si les deux actions sont 100% légales ? D’un côté, il y a la facilité de acheter sur la plâteforme Amazon, simple et rapide, plus pratique que chercher le torrent et attendre que ça télécharge. A cela on ajoute un prix assez raisonnable, loin des CDs à 20€ de certains artistes, qui fait que beaucoup préfèrent de payer 5 euros que de s’embêter avec le P2P. Et ensuite et surtout, il y a l’envie de soutenir un groupe qu’on aime. Car lorsqu’on achète leurs albums, on sait que l’argent va aux poches de NIN, non à ceux d’une discographique.

Et en plus d’être leaders de vente avec de la musique gratuite, NIN a réussi d’autres exploits avec Ghost I-IV, comme deux nominations aux Grammy.

J’imagine la rage de certains sociétés d’auteurs qui voient tomber à l’eau leurs discours sur les dommages causés par le partage de la musique et les licences libres aux pauvres auteurs réduits à la misère pour ce piratage. Ce n’est pas le piratage qui est le coupable, la faute est à un modèle commercial caduque, à des prix délirantes et à un refus de voir la réalité en face. Car un autre modèle est possible, et des exemple comme celui de NIN ou celui de Radiohead nous le prouvent.

Trouvé via Pixel y Dixel.

Ca veut dire quoi “Pas d’Utilisation Commerciale” ?

06-12-2008 par Horacio Gonzalez
LostInBrittany

Mon blog est publié avec une licence Creative Commons qui n’autorise pas l’utilisation commerciale du contenu. Mais cette clause de pas d’utilisation commerciale ne m’a jamais semblé assez carrément définie.

Il y a un mois j’ai enlevé le seul vestige de publicité qui restait sur mon blog, les vidéos de BlogBang, pour des raisons qu’à l’époque j’ai qualifié de philosophiques, mais qui se résument à ma définition personnelle de pas d’utilisation commerciale.

En clair, la question que je me posait était simple : si je réutilise des matériaux diffusés sous cette licence CC avec clause de pas d’utilisation commerciale, et que j’ai de la publicité rémunérée sur mon blog, suis-je en infraction par rapport à la licence ?

A l’époque j’ai un peu cherché sur le net, et je n’ai pas trouvé une réponse claire. J’ai donc décidé d’agir suivant mes convictions personnelles, et j’ai enlevé la publicité, plus par principe qu’autre chose.

Le problème est donc que la question n’a pas aujourd’hui une réponse universelle, et que ce pas d’utilisation commerciale veut dire des choses différentes pour des différentes personnes. Cette semaine j’ai appris grâce à BoingBoing que la fondation Creative Commons a fait un appel aux créateurs de contenus qui publient leurs oeuvres -textes, photos, vidéos, musique…) sous licences CC pour qu’ils remplissent un questionnaire aidant à établir leur définition d’utilisation non commerciale.

A priori, l’étude allait finir demain 7 décembre, mais il a été prorogé jusqu’au dimanche 14 décembre. Vous avez donc le temps d’aller le remplir. Je vous préviens, c’est en anglais, assez long à remplir (une vingtaine de minutes) et un peu répétitif, mais si ça aide à clarifier d’une fois pour toutes cette clause de la licence Creative Commons, ça aura bien valu l’effort. Alors si vous avez une petite demi-heure à perdre, c’est ici que ça se passe

Les Monty Python ont compris

24-11-2008 par Horacio Gonzalez

La semaine dernière les survivants des Monty Python ont annoncé la création d’un canal YouTube dédié à la diffusion d’extraits de leurs œuvres.

La vidéo qui annonce la création du canal est un vrai bijou dans le plus pur style Monty Python :

J’adore comme ils expliquent leur démarche avec cet humour caractéristique qui les a rendu célèbres :

Depuis trois ans, vous les YouTubers nous arnaquez, en mettant des dizaines de milliers de nos vidéos sur YouTube. L’heure est venue que nous prenions les choses en main.

Nous savons qui vous êtes, nous savons où vous habitez, nous pourrions vous poursuivre avec des moyens d’une horreur indicible. Mais étant les types exceptionnellement gentils que nous sommes, nous avons trouvé un meilleur moyen de reprendre ce qui nous revient : nous avons lancé notre propre canal Monty Python sur YouTube.”

C’est fini les vidéos d’une qualité merdique que vous avez posté. Nous vous donnons le matériel authentique, des vidéos en haute qualité sorties directement de nos réserves. En plus, nous allons prendre nos vidéos les plus vus sur YouTube et nous allons mettre des nouvelles versions en haute qualité. Et encore plus, nous vous laissons regarder tout ça d’une façon complètement gratuite.

Mais nous demandons quelque chose en échange. Pas de commentaires décérébrés. A leur place, nous voulons que vous cliquez sur les liens et que vous achetez nous films et séries télé pour apaiser notre douleur et dégoût d’avoir été arnaqués tous ces années.

LostInBrittany

Bref, les Monty Python ont compris qu’ils ont beaucoup plus à gagner en collaborant avec leurs fans qu’en essayant de les poursuivre, et ils se sont prêtés au jeu, un jeu gagnant-gagnant. Pour moi, il y a trois leçons fondamentales à tirer de cette affaire, et des autres mouvements semblables chez d’autres artistes :

  • On ne peut pas empêcher la diffusion des contenus sur internet. Même avec toutes les mesures légales et technologiques qu’on puisse mettre en place, les gens vont continuer à diffuser le matériel sur le net. Alors, mieux que de s’embarquer dans une bataille perdue d’avance, qu’en plus ls coûterait d’être très mal vus par leurs fans, les Monty Python préfèrent chercher comment ils peuvent tirer des bénéfices de la situation.
  • Les fans ont de la valeur. Ces fans sont des gens capables de passer des heures et des heures à sélectionner, traiter, mettre en ligne et diffuser des vidéos, tout ça de façon gratuite, poussés par son amour pour le travail des auteurs. Vous vous rendez compte de combien de marques souhaiteraient ce type de fidélité ? De combien les experts en marketing donneraient pour réussir à que le public s’investisse comme ça sur un produit ? Ce type de fans, on pourrait les punir (après tou, ce qu’ils font est techniquement illégal), mais c’est beaucoup plus intelligent de les remercier, de collaborer avec eux et de pouvoir tirer un bénéfice.
  • Sur internet les gens n’aiment pas payer pour avoir un contenu. Par contre, les fans continuent à vouloir acheter les DVDs, le support physique, même s’ils ont vu la vidéo sur le net des dizaines de fois. Alors, mieux que de demander de payer pour regarder leurs vidéos, les Monty Python ont joué la carte réaliste : offrir les vidéos gratuitement et proposer en même temps l’achat des support physique, en sachant qu’une petite partie des gens qui visionneront les vidéos voudra ensuite acheter les DVDs. Et même si ce n’est qu’un petit pourcentage, avec des millions de visiteurs ça peut vite devenir rentable.

Je pense que ce type de démarches deviendront de plus en plus normales, lorsque les artistes comprendront enfin qu’il y a beaucoup plus à gagner en essayant de trouver un bénéfice dans le nouveau paradigme qu’en essayant de lutter des batailles qui sont perdues d’avance.

Le jeu de Bender

01-11-2008 par Horacio Gonzalez

La semaine prochaine il sortira aux Etats-Unis le nouveau film en DVD de Futurama, Bender’s Game. Il n’y a pas encore de date prevu pour la sortie de la version française, et vu ce qui s’est passé avec les deux derniers films,on n’aura pas le droit de profiter du Jeu de Bender au moins jusqu’à début 2009.

Bender's Game DVD

Image non CC

L’histoire a tout pour plaire au geek rôliste que je suis, l’équipe de Planet Express se retrouve plongée dans un univers du type Dungeons & Dragons. L’argument, selon la plupart des reviews, prend des morceaux du Seigneur des Anneaux, Dungeons & Dragons, Word of Warcraft et même des références à Star Wars et LEGO dans un film qui selon toutes les critiques arrive à mélanger ces ingrédients de façon cohérente et à rester fidèle à l’esprit de Futurama.

Si vous craignez pas les spoilers, vous pouvez lire un bon review (en anglais) sur Screen Jabber, avec en bonus quelques images du film, qui à mon avis donnent bien envie de le regarder au plus vite.

Mais si je vous parle aujourd’hui de Bender’s Game c’est aussi à cause d’un des bonus du DVD, une parodie de l’annonce anti-piratage qu’on doit subir lorsqu’on veut regarder la plupart des DVDs recents.

Parmi le reste des bonus du DVD (car le DVD est plein de bonus croustillants, comme c’était le cas pour les DVDs précédents), il y a aussi D&D&F, dans lequel les créateurs de Futurama discutent sur l’influence de Dungeons & Dragons dans la série.

LiB Zombi Chef

Brève note culinaire

Je continue à étudier pour ma SCJP, j’ai passé une bonne partie de ma journée devant mon bouquin. Mais maintenant c’est fini, j’ai un dîner à préparer, avec un plat principal aux consonances exotiques : poulet au chocolat.

Oui, vous avez bien lu et je ne suis pas fou, du poulet au chocolat. C’est une recette traditionnelle mexicaine, pollo con mole poblano que j’ai appris d’un collègue mexicain il y a quelques années. Ca fait un moment que je ne la prépare pas, si je le réussis je posterai demain la recette, afin d’ajouter un tag Cuisine au joli méli-mélo des catégories de mon blog…

Au revoir philosophique à la pub

15-10-2008 par Horacio Gonzalez
LostInBrittany

En juillet de l’année dernière j’ai introduit un peu de pub sur mon blog, sous la forme de petits vidéos publicitaires. La régie publicitaire qui les fournit s’appelle BlogBang, et je m’était inscrit sur le conseil de quelques amis qui testaient le service.

Je trouvais l’idée assez innovante, surtout à cause du côté communautaire où les vidéos publicitaires n’étaient pas créées que par des agences de publicité mais aussi par les membres du site. Et le résultat était toute à fait honnête pour un blog de la taille du mien, mieux que ce que je pourrais obtenir avec AdSense.

Aujourd’hui je viens de virer la section publicitaire de la barre latérale du blog. Ce n’est pas à cause d’un problème avec BlogBang, ça n’a rien à voir. C’est plutôt une raison philosophique.

Hier je postais un billet où je faisait une traduction d’une planche de XKCD. La planche en question, comme tout XKCD, était fournie sous une licence Creative Commons CC by-nc, ce qui en français on traduit comme CC Paternité – Pas d’Utilisation Commerciale.

En réfléchissant hier soir sur les licences libres, je me suis rendu compte que à cause de mon petit widget publicitaire, techniquement j’étais en infraction des conditions d’utilisation définies par XKCD. On pourrait argumenter que les maigres revenus obtenus grâce à BlogBang sont loin d’être une vraie activité commerciale, mais je trouve que cela serait de la malhonnête intellectuelle.

A mon avis, si on utilise les licences libres, il faut être irréprochable. On peut pas attaquer les DRM et essayer de propager le logiciel libre et au même temps ne pas respecter les conditions d’utilisation d’une licence Creative Commons, ça serait de la mauvaise foi.

En conséquence, j’ai pris la décision d’enlever le widget BlogBang du blog.

XKCD explique l’échec des DRM

14-10-2008 par Horacio Gonzalez
WTF ?

Ce n’est un secret pour personne que je considère les DRM comme un outil inutile qui ne porte préjudice qu’aux utilisateurs légitimes.

Que ce soit avec des clips anti-piratage qu’on est obligé de regarder avant le film ou avec des fichiers qui deviennent inutiles lorsque il y a un changement de plate-forme ou de politique commerciale, les seuls laissés pour compte sont ceux qui on acheté légalement les œuvres.

Ceux qui ont la version pirate ne sont pas embêtés par les DRM, ils sont les seuls qui profitent pleinement de l’œuvre sans restrictions, juste au contraire de ce qui les DRM seraient censés de faire.

Je pourrais continuer pendant longtemps à donner des arguments contre ces DRM qui ne font que pénaliser les personnes qui dépensent leur argent dans les média que ces DRM sont censés protéger, mais je trouve que la dernière planche de XKCD le fait beaucoup mieux que moi :


Planche originale par XKCD, sous licence Creative Commons
Les erreur de traduction sont tous à moi

Je profite de l’occasion pour rappeler ma position face aux DRM, car je ne veut pas être malinterprété. Je respecte les droits d’auteur et je ne soutiens pas le piratage (d’ailleurs cela est une des raisons pour lesquelles j’utilise presque exclusivement des logiciels libres, en toute légalité). Les DRM tels qu’ils sont employés aujourd’hui ne servent pas à lutter contre le piratage (car ils sont systématiquement craqués), mais seulement à mettre des barrières à l’utilisateur final qui lui empêchent de faire une utilisation complètement légitime et légale des films et de la musique qu’il a légitimement acquis.

Pour approfondir dans le sujet des DRM, je vous recommande encore une fois de faire une balade par le site Stop DRM, avec plein d’information intéressant (malgré le manque d’actualisations ces derniers mois…).

P.S. : Je viens de me rendre compte que je n’avais jamais encore posté un billet sur XKCD, et pourtant c’est l’un des premiers webcomics que j’ai lu. Intelligent et irrévérant, XKCD se définit comme A webcomic of romance, sarcasm, math, and language, de quoi plaire bien à tout geek. Si vous ne la connaissez pas, n’hésitez pas à aller voir, vous y deviendrez accros…

Joyeux anniversaire, GNU !

27-09-2008 par Horacio Gonzalez

Dans ces jours où tout le monde parle du 10ème anniversaire de Google, je vais vous parler d’un autre anniversaire, à mon sens beaucoup plus important, le 25ème anniversaire du projet GNU.

C’était le soir du 27 septembre 1983 lorsque Richard Stallman poste dans le groupe usenet net.unix-wizards un message annonçant son intention d’écrire GNU, une version libre de Unix.

Unix libre!

À partir de ce Thanksgiving, je vais écrire un système de software compatible avec Unix, appelé GNU (pour GNU’s Not Unix), et la donner gratuitement à tous ceux qui puisent l’utiliser. Toute contributions de temps, l’argent, logiciel et d’équipement sera la bienvenue.

Le message original mérite bien d’être lu, car il résume à lui tout seul la philosophie de ce qui deviendra la Free Software Foundation (FSF).

La suite, est (ou sera un jour :wink_ee:) dans les livres d’histoire : la création de la FSF en 1985, la licence GPL en 1989, la naissance de Linux en 1991, la création du serveur web Apache HTTP (qui aujourd’hui encore représente plus du 50% de tous les serveurs web) en 1995, et la vraie éclosion du logiciel libre avec la généralisation d’internet, qui a permit la création de vraies communautés de programmeurs autour des différents projets de logiciels libres (dont la plus connue reste SourceForge)…

Aujourd’hui, 25 ans après, certaines des positions de Richard M. Stallman (aussi connu comme RMS) peuvent nous paraître extrémistes, mais lorsqu’on voit comment les licences libres et le concept du copyleft ont changé non seulement le monde de l’informatique mais aussi tout le monde de la culture et la création artistique (avec par exemple les licences Creative Commons et Licence Art Libre), on se rend compte de jusqu’à quel point sa lutte vaut la peine.

D’ailleurs c’est le créateur même de Créative Commons, Lawrence Lessig (professeur de droit à Standford et juriste de renommé internationalle) qui en parle dans l’introduction libre Logiciel libre, à la Société libre : Essais choisis de Richard M. Stallman :

Chaque génération a son philosophe, un écrivain ou un artiste qui capte l’air du temps. Quelquefois, ces philosophes sont reconnus comme tels; souvent cela prend des générations avant qu’ils soient reconnus. Mais reconnus ou pas, un temps reste marqué par les gens qui parlent de leurs idéaux, dans le murmure d’un poème, ou l’explosion d’un mouvement politique.

Notre génération a un philosophe. Il n’est ni artiste, ni écrivain professionnel. Il est programmeur. Richard Stallman a commencé son travail dans les laboratoires du MIT, en tant que programmeur et architecte concevant les logiciels de système d’exploitation. Il a bâti sa carrière publique, comme programmeur et architecte en fondant un mouvement pour la liberté dans un monde de plus en plus défini par le « code ».

Pour finir, je reviens sur le premier paragraphe. Pour moi cet anniversaire est infiniment plus important que les dix ans de Google, non seulement pour sa signification et sa portée, mais aussi car Google n’aurait jamais existé sans les licences libres et sans les outils et systèmes d’exploitation GNU (dont Linux, que RMS préférerait qu’on dénomme GNU/Linux ).