Archive du mois 12-2008

Ca veut dire quoi “Pas d’Utilisation Commerciale” ?

06-12-2008 par Horacio Gonzalez
LostInBrittany

Mon blog est publié avec une licence Creative Commons qui n’autorise pas l’utilisation commerciale du contenu. Mais cette clause de pas d’utilisation commerciale ne m’a jamais semblé assez carrément définie.

Il y a un mois j’ai enlevé le seul vestige de publicité qui restait sur mon blog, les vidéos de BlogBang, pour des raisons qu’à l’époque j’ai qualifié de philosophiques, mais qui se résument à ma définition personnelle de pas d’utilisation commerciale.

En clair, la question que je me posait était simple : si je réutilise des matériaux diffusés sous cette licence CC avec clause de pas d’utilisation commerciale, et que j’ai de la publicité rémunérée sur mon blog, suis-je en infraction par rapport à la licence ?

A l’époque j’ai un peu cherché sur le net, et je n’ai pas trouvé une réponse claire. J’ai donc décidé d’agir suivant mes convictions personnelles, et j’ai enlevé la publicité, plus par principe qu’autre chose.

Le problème est donc que la question n’a pas aujourd’hui une réponse universelle, et que ce pas d’utilisation commerciale veut dire des choses différentes pour des différentes personnes. Cette semaine j’ai appris grâce à BoingBoing que la fondation Creative Commons a fait un appel aux créateurs de contenus qui publient leurs oeuvres -textes, photos, vidéos, musique…) sous licences CC pour qu’ils remplissent un questionnaire aidant à établir leur définition d’utilisation non commerciale.

A priori, l’étude allait finir demain 7 décembre, mais il a été prorogé jusqu’au dimanche 14 décembre. Vous avez donc le temps d’aller le remplir. Je vous préviens, c’est en anglais, assez long à remplir (une vingtaine de minutes) et un peu répétitif, mais si ça aide à clarifier d’une fois pour toutes cette clause de la licence Creative Commons, ça aura bien valu l’effort. Alors si vous avez une petite demi-heure à perdre, c’est ici que ça se passe

Anamorphoses sur rue

04-12-2008 par Horacio Gonzalez
LiB et les illusions

La dernière fois que je vous parlais des illusions d’optique c’était en juin dernier, lorsque je vous présentais une énorme anamorphose créé par les artistes allemands Edgar Müller et Manfred Stader sur les rues de Moose Jaw, Canada.

Aujourd’hui j’ai reçu un mail de Edgar Müller, me signalant qu’il a arrêté sa collaboration avec Stader, et que le site web qu’ils partageaient, European Street Painting, sera bientôt fermé (je vous recommande donc d’aller faire un dernier tour, car je ne suis pas sur de que toutes les photos soient disponibles ailleurs).

Anamorphose : Lave dans la rue, par Edgar Müller

Il m’a aussi annoncé l’ouverture de son nouveau site personnel Metanamorph, avec plein de photos et d’information sur ses travaux en solo.

Anamorphose : Lave dans la rue, par Edgar Müller

Les photos qui accompagnent ce billet sont celles d’une superbe anamorphose réalisé par Edgar Müller dans une petite ville d’Allemagne.

Anamorphose : Lave dans la rue, par Edgar Müller

Les photos sont propriété de Mr. Müller (pas de licence Creative Commons pour elles donc), dans son mail il m’a donné permission pour réutiliser les photos de son site.

Courses de vecteurs

01-12-2008 par Horacio Gonzalez
LiB et les courses de vecteurs

Je devais avoir onze ou douze ans lorsque j’ai découvert le concept de vecteur. A l’époque j’étais déjà un geek en herbe (ou plutôt un vrai nerd), et pendant que mes collègues de classe passaient les récrées à poursuivre des ballons, je me planquais dans un coin du pré pour jouer à Dungeons & Dragons avec une poignée d’amis aussi nerds que moi. Pendant que les autres jouaient à imiter leurs idoles du Real Madrid, nous on parcourait des mondes imaginaires sauvant des princesses et tuant des monstres…

Et c’est grâce aux jeux de rôles que j’ai appris ce qui était un vecteur. Concrètement grâce à Traveller, l’un des premiers jeux de rôles de science fiction. Etant un jeu dit de hard science fiction, les règles de Traveller se voulaient réalistes, et cela se voyait surtout dans les règles de combat spatial, où le mouvement des les vaisseaux spatiaux se faisait selon une mécanique vectorielle prenant en compte la vitesse et l’accélération du vaisseau ainsi la force d’attraction des différents corps célestes l’entourant.

C’est donc comme ça que j’ai passé des soirées entières armé d’un crayon et une règle à planifier des trajectoires pour faire que mon vaisseau traverse des champ d’astéroïdes sans finir écrasé contre un caillou ou brûlé contre le soleil.

Et je pense que c’est en parlant avec le père d’un de mes camarades de jeux de rôles qu’il m’a appris à jouer aux Courses de vecteurs. L’idée à la base était assez semblable au jeu que je jouait déjà avec mon crayon et ma règle, mais avec l’avantage de que ça pouvait se jouer sur du papier à carrés typique des cahiers du collège. Et cela le rendait le jeu idéal pour passer le temps lors des ennuyantes classes de biologie ou littérature.

Course de vecteurs, le jeu papier

Le jeu simule une course de vaisseaux spatiaux dans laquelle chaque vaisseau suit un mouvement vectoriel simplifié en 2D. Il peut être joué en solo ou à plusieurs (je me souviens d’une partie épique avec 8 participants sur un méga-circuit formé par 16 feuilles A4), et le seul matériel nécessaire ce sont des feuilles quadrillées pour faire le circuit et des crayons de couleurs différentes pour chaque joueur.

La première chose à faire est de dessiner un circuit sur la feuille. Il vaut mieux que le circuit soit assez large (cinq ou six cases au moins). Pour les premières parties, un simple circuit elliptique fera bien l’affaire, mais les possibilités sont illimitées, on peut le compliquer plus ou moins en ajoutant des courbes, des chicanes, des obstacles…

Ensuite on place les coureurs dans la ligne de départ, en partant de l’arrêt (vitesse initiale zéro), et la course peut commencer. Dans son tour, chaque joueur fait :

  1. Le joueur reproduit le vecteur de mouvement du dernier tour à partir de la position actuelle
  2. L’étape précédente détermine neuf intersections, celle de la fin du vecteur et les huit adjacentes. Ces intersections déterminent l’effet de correction de trajectoire du aux moteurs du vaisseau.
  3. Le joueur choisit une de ces intersection comme point de destination et trace le vecteur de mouvement du tour
Course de vecteurs

Le gagnant est, bien sûr, le premier des joueurs qui réussit à amener son vaisseau à la ligne d’arrivée sans qu’il sort du circuit ou qu’il ne percute les obstacles.

Course de vecteurs, version Java

Et bien, imaginez ma surprise lorsque ce matin je suis tombé sur un petit jeu en Java, Vector Racer, qui a repris la même mécanique du jeu original sur papier, au point que même le circuit semble dessiné au crayon sur la feuille de cahier quadrillé.

Si vous avez eu du mal à suivre mon explication de la mécanique du jeu, Vector Racer est un bon moyen de tester ce que ça peut donner. Le jeu est bien fait, et je dois avouer que si bien le facteur nostalgie me fait préférer la version papier, c’est vachement plus pratique de l’avoir en version informatique…

Piste Vector Racer

Vector Racer trouvé via JuegosDeIngenio.org.

Au fait, en préparant ce billet, j’étais aussi très surpris de voir que la version anglaise de Wikipedia a une superbe explication du jeu, qu’ils appellent Racetrack.